Comment je suis devenu coach agile ?

Goood

Ces derniers mois, j’ai croisé plusieurs personnes qui s’intéressaient au métier de coach agile. En plus des compétences à acquérir, leurs questions portaient souvent sur la manière dont on en vient à exercer auprès d’équipes et de managers. Les discussions que nous avons eu ensemble m’ont donné envie de partager le chemin que j’ai suivi pour devenir coach agile.

Première connexion à l’agilité

Vous souvenez vous de votre première connexion à l’agilité ? Cela s’est produit pour moi en 2009, quand mon manager m’a proposé de regarder les outils ou concepts qui amélioreraient le fonctionnement de notre équipe IT. Je suis rapidement tombé sur le blog QualityStreet de Jean Claude Grosjean dans lequel j’ai trouvé de nombreux conseils pour démarrer. Attention, il ne s’agissait pas de lancer une transformation agile mais plutôt d’identifier les concepts / outils qui répondaient à la problématique du moment de l’équipe. C’est ainsi que j’ai commencé à tester plein de choses autour du management visuel, des itérations courtes, du découpage fonctionnel, de l’intégration continue, etc.

Inspiration 1

J’ai pris conscience à l’époque que l’agilité ne se résumait pas à des concepts mais existait aussi au travers d’une communauté active de gens passionnés.
C’est ainsi que j’ai rudement bien utilisé quelques RTT pour participer à des conférences comme le Scrumday et Agile France.

Premières expériences d’accompagnement

J’ai rejoint Goood (CLT-Services à l’époque) en septembre 2011. Bien que positionné chez un client en régie pour du développement, j’ai eu la chance d’accompagner un coach agile de temps en temps pour aborder des sujets techniques comme les tests unitaires et les tests de non régression avec ses équipes. Ce fut ma première expérience d’accompagnement de groupes. De là sont nés mes premiers doutes sur ma légitimité (sans expérience d’accompagnement, sentiment d’imposture), ma capacité à aider (ce contexte était différent de celui que je connaissais), ma posture (quelle posture adopter ? celle d’un enseignant ?), etc. Discuter avec le coach de l’accompagnement m’a fait du bien et encouragé à explorer le monde du coaching. Il m’a par exemple aidé à préparer les interventions et prendre du recul sur ma posture (offrir un espace d’échange dans le groupe plutôt que des conseils ou des solutions).

Inspiration 2

A partir de là, j’ai commencé à saisir toutes les opportunités pour me former sur ce qui pouvait m’aider dans l’accompagnement : les formations de Véronique Messager sur le coaching agile et de Lan Levy sur la théorie U et les techniques de facilitation. En avançant sur le territoire du coaching, je me suis rendu compte que la connaissance et l’expérience ne suffisaient pas et qu’il était important de mieux se connaître. Sans aller jusqu’à la psychothérapie (ce que je ferai sans doute un jour si je m’aventure vers le coaching professionnel), j’ai fait beaucoup d’introspection à l’aide d’outils de développement personnel.

Le grand saut

En 2014, j’ai souhaité consacrer tout mon temps à des missions de coaching. Mon expérience sur la livraison continue m’a permis de rejoindre le centre agile d’une grande organisation pour accompagner des équipes sur des sujets techniques. Une fois dans la place, je me suis senti très petit auprès de tous ces coaches expérimentés. J’ai régulièrement travaillé avec trois d’entre eux sur le terrain et c’est comme cela que j’ai appris le métier de coach agile. En observateur ou co-animateur, j’ai commencé à me familiariser avec leurs techniques et ateliers. J’ai demandé quelques mois plus tard à intervenir sur des sujets principalement flow. J’ai ainsi passé deux ans à trouver mon style, c’est à dire les techniques avec lesquelles je me sentais à l’aise et qui produisaient des impacts.

Inspiration 3

Les approches qui m’auront le plus marqué ces dernières années sont la systémique et solution focus. La formation dispensée par Jacque Antoine Malarewicz m’aura été précieuse pour aborder les problématiques d’équipe ou d’organisation comme un système dont la préoccupation est de maintenir son équilibre. Géry Derbier et Myriam Roux, des coaches que j’ai côtoyé au centre agile, m’ont éveillé au leadership et à des techniques de thérapie brève (solution focus) pour aborder des situations de coaching individuel ou d’équipe.

Conclusion

Je ne connais pas les raisons qui m’ont conduit à ce métier. Il y a probablement un besoin caché d’être ou d’apparaître comme un sauveur au fond de moi. J’essaie de m’en éloigner consciemment lors de mes interventions, notamment lorsqu’il me prend l’envie d’apporter une solution. En regardant en arrière, je remarque les deux grands axes qui m’ont facilité l’accès au coaching agile : la formation et le binomage / shadowing. Bien qu’on puisse acquérir la connaissance dans les livres, les formations m’ont offert un cadre d’expérimentation très utile pour comprendre des situations et tester des techniques. Le binomage m’a permis de découvrir ce métier en situation réelle et m’y essayer petit à petit.

Le coaching est une discipline tellement vaste que j’ai toujours l’impression de ne rien savoir. J’aime cultiver cette impression qui me pousse à la curiosité et l’ouverture.

photo credit: Philipp Zieger – www.philippzieger-photographie.de Freundschaft – Friendship via photopin (license)

Comments (2)

  1. Super article. Merci beaucoup pour ces éléments de réponses